Demain, dès l’aube, à l’heure où
blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu
m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la
montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus
longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur
mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans
entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les
mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera
comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir
qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers
Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur
ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère
en fleur.
3 septembre 1847
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