Rondel | Poème de Tristan Corbière
Il fait noir, enfant, voleur
d’étincelles !
Il n’est plus de nuits, il n’est plus
de jours ;
Dors… en attendant venir toutes
celles
Qui disaient : Jamais ! Qui disaient
: Toujours !
Entends-tu leurs pas ?… Ils ne
sont pas lourds :
Oh ! les pieds légers ! – l’Amour a
des ailes…
Il fait noir, enfant, voleur
d’étincelles !
Entends-tu leurs voix ?… Les caveaux
sont sourds.
Dors : il pèse peu, ton faix
d’immortelles ;
Ils ne viendront pas, tes amis les
ours,
Jeter leur pavé sur tes
demoiselles…
Il fait noir, enfant, voleur
d’étincelles !
Les amours jaunes, 1873
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