Saoul/soûl et ivre sont des synonymes, auxquels se joignent aussi les populaires « beurré, bourré, rond », etc.
Saoul et soûl : différence
« Saoul » et « soûl » sont deux formes du même mot, qui se prononce « sou ». La première forme, parfois considérée comme vieille, semble être plus courante que la seconde (cf. Google ngram). Ce terme vient du latin satullus, « assez rassasié ». On dit populairement : « être soûl comme un bourrique, être soûl comme cochon ».
Avoir bu ou mangé « tout son soûl », c’est avoir bu ou mangé autant que l’on voulait, à satiété.
« Être soulé » ou « être saoulé » est une expression courante qui signifie « être énervé, être fâché, être dépité ».
Exemples :
- Ces deux-là étaient si soûles qu’elles ne trouvèrent pas le chemin pour rentrer chez elles.
- J’étais saoulé par la litanie de ses plaintes.
Ce ne fut pourtant qu’après avoir retourné deux ou trois fois la tête, qu’il s’échappa dans la rue où le baron, tremblant de perdre sa piste (sifflotant d’un air fanfaron, non sans crier un « au revoir » au concierge qui, à demi saoul et traitant des invités dans son arrière-cuisine, ne l’entendit même pas), s’élança vivement pour le rattraper.
Ivre : définition
« Ivre », du latin ebrius, « ivre, enivré, pris de vin », opposé à sobrius (sobre), est plus soutenu que soûl/saoul, et employé par la langue administrative. On le rencontre beaucoup plus à l’écrit que ses synonymes directs (cf. google ngram).
Rimbaud en a fait un titre, Le Bateau ivre (1871).
« Être ivre de quelque chose », c’est être transporté par cette chose, passionné, exalté. Ivre d’amour, ivre de bonheur, ou Ivre de femmes et de peinture, par exemple, selon le titre du film d’Im Kwon-taek (2002). Le nom dérivé est l’ivresse. L’ivresse sur la voie publique est une infraction en France. Rendre ivre, d’alcool ou d’une passion, c’est enivrer. Une personne qui l’habitude de boire beaucoup d’alcool est un/une ivrogne.
Exemples :
Paris n’avait plus, en 1792, la physionomie de 1789 et de 1790 ; ce n’était plus la Révolution naissante, c’était un peuple marchant ivre à ses destins, au travers des abîmes, par des voies égarées.
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
C’était une sorte d’attachement idiot plein d’admiration pour lui, de voluptés pour elle, une béatitude qui l’engourdissait ; et son âme s’enfonçait en cette ivresse et s’y noyait, ratatinée, comme le duc de Clarence dans son tonneau de malvoisie.
Ivre, il fonce dans une autre voiture puis un restaurant japonais de Pontarlier
Voir ici : « de temps à autre » ou « de temps à autres » ?
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