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Se faire un sang d’encre : dĂ©finition & origine (expression) đŸ©ž
se faire un sang encre definition origine signification expression

Publié le 23/06/2021 (m.à.j* le 26/12/2024)
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Définition

Se faire une sang d’encre signifie : ĂȘtre trĂšs inquiet, ĂȘtre prĂ©occupĂ©, se tourmenter, se faire beaucoup de souci.

 

Synonyme

Se faire du mauvais sang.

 

Exemples 

  • Pourquoi ne m’as-tu pas tĂ©lĂ©phonĂ© de la journĂ©e ? Je me suis fait un sang d’encre en imaginant les pires choses.
  • Sa maman avait acceptĂ© sa passion, la plongĂ©e, mais se faisait un sang d’encre Ă  chaque fois qu’il partait en mer.

 

Se faire un sang d’encre : origine de l’expression

Le sang Ă©tait pris comme le reflet du tempĂ©rament ou de l’humeur (par exemple : « de sang-froid », avec calme et maĂźtrise). Le sang de la personne tourmentĂ©e est noirci par l’effet du souci, il devient comme de l’encre. La qualitĂ© du sang est donc gĂątĂ©e, c’est du « mauvais sang ». Par ailleurs, l’encre est de mĂȘme couleur que l’atrabile, ou la bile noire, que la mĂ©decine antique prenait pour la cause de la mĂ©lancolie. Plus gĂ©nĂ©ralement, le noir est bien sĂ»r associĂ© Ă  des Ă©motions nĂ©gatives (« ĂȘtre d’une humeur noire » ).

Pourquoi dit-on « se mettre la rate au court bouillon » ? Cliquez ici

Cette expression apparaĂźt au XIXe siĂšcle, sous une forme non-pronominale :

Je dois ĂȘtre jaune
 de mauvaise humeur 
 je fais un sang d’encre ici
 j’aime mieux m’en aller [
]

Emmanuel Théaulon, 1837

Or, Ă©tant aussi
nerveux que BarriĂšre et n’ayant que peu de loisirs, je n’ambitionne pas le titre de sociĂ©taire de cette corporation, par la raison que je passerais ma vie Ă  me faire un sang d’encre comme on dit, Ă  pester, Ă  m’encolĂšrer en pure perte [
]

La Lanterne, 26 octobre 1884

Elle est assez rarement employĂ©e par les Ă©crivains. Son usage Ă©tait peut-ĂȘtre trop rare. Le Google Ngram relĂšve peu d’occurrencesIl existait l’expression « suer sang et encre » (au sens de « se donner de la peine pour accomplir quelque chose »), rare et sortie d’usage.

Mon maĂźtre avait la manie de faire de faire des vers. Je me souviens qu’un jour il me força mĂȘme de rimer un couplet, prĂ©tendu spirituel, en l’honneur d’un prince qui voyageait. Je n’ai jamais tant souffert de ma vie. Je suais sang et encre.

Le Papillon : journal des dames
, 9 février 1833