« Septique » et « sceptique » sont des homophones (ces mots se prononcent de la même manière) bien qu‘ils s’écrivent de manière différente.
Septique : infectieux
« Septique » vient du grec sêptikos, « qui engendre la putréfaction », « qui putréfie », dérivé du verbe sêpein « faire tomber en pourriture », « décomposer les chairs » et, au figuré, « corrompre, gâter » (cf. Dictionnaire historique de la langue française).
C’est d’abord, au moment de son emprunt par le français (XVIe siècle), un terme savant qui est employé dans le domaine de la médecine, et désigne, après 1870 avec Pasteur (1822 – 1895), ce qui produit une infection, surtout une infection d’origine microbienne.
C’est ce sens qui est aujourd’hui le plus courant : ce qui est septique, c’est ce qui provoque une infection. C’est un synonyme « d’infectieux ».
Exemples :
La sepsie est une infection générale du sang. Le choc septique est un trouble grave qui apparaît quand la sepsie a provoqué une baisse dangereuse de la pression artérielle. Quand il y a moins de sang qui circule jusqu’aux organes, ils ne peuvent pas fonctionner correctement.
La pratique de la chirurgie a beaucoup évolué pendant la Première Guerre mondiale et les équipements opératoires hospitaliers ont accompagné cette évolution. À l’hôpital Beaujon, les salles d’opération, installées à chaque étage d’hospitalisation chirurgicale, sont regroupées verticalement selon qu’elles sont septiques (à l’est) ou aseptiques (à l’ouest).
Marc Dupont, Françoise Salaün Ramalho, L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris
Remarques
- Cet adjectif est surtout employé dans la langue de tous les jours dans « fosse septique », le dispositif qui permet de traiter les eaux usées.
- On ne l’emploie pas, en général, à propos d’une personne.
- Le dérivé septicité est rare dans le langage du quotidien.
- En revanche, on dit souvent « antiseptique », c’est-à-dire « qui freine le développement des agents pathogènes », et « aseptiser ».
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Sceptique : qui doute
« Sceptique » vient du grec skeptikos, « qui observe, qui réfléchit, qui examine », dérivé du verbe skeptesthai, « observer », « considérer », « examiner ».
Les sceptiques formaient une école puis un courant de philosophie grecque de l’Antiquité (comme l’épicurisme ou le stoïcisme). Le fondateur de cette école était Pyrrhon (IVe siècle av. J.-C.). Le cœur de la philosophie sceptique était que la certitude d’avoir atteint la vérité était impossible (bien que celle-ci ne soit pas inaccessible), et qu’il fallait donc pratiquer le doute et suspendre son jugement, afin d’atteindre l’ataraxie, forme de contentement suprême ou de bonheur.
À partir de cette place donnée au doute, le mot a été emprunté par le français au XVIe siècle pour qualifier les doctrines philosophiques qui employaient en abondance le doute comme outil de réflexion.
Par extension, une personne « sceptique » est celle qui doute, qui est plus généralement incrédule ou méfiante, à propos, le plus souvent, du point de vue d’un autre ou d’une solution apportée à un problème.
Exemples :
Aussi, malgré d’intéressants travaux entrepris, à ce point de vue, par l’abbé Crosnier, à propos du Prieuré de Saint-Gilles, et par l’abbé Devoucoux sur la Cathédrale d’Autun, restai-je sceptique devant leurs conclusions qui sont pour moi très ingénieuses, mais aussi très peu sûres.
Le président de la République lance lundi 18 octobre à Poitiers des États généraux pour rétablir la confiance entre la justice et les Français. L’initiative laisse sceptique Céline Parisot, la présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM), qui rappelle qu’une large consultation de ce type a déjà été organisée au début du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Le dérivé scepticisme est très courant.
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