« Serment » et « sermon » sont des paronymes. La prononciation de ces mots se ressemble, ce qui peut prêter à confusion.
Un serment : définition
De sacramentum, qui, dans le latin chrétien, renvoyait à un « objet sacré ou ayant un caractère sacré » (cf. Dictionnaire historique de la langue française). Un serment désigne :
1. historiquement : une promesse solennelle faite sous le regard de Dieu ou de toute autre autorité supérieure ;
En février 842, les grands du royaume commencent par stabiliser l’alliance entre Charles le Chauve et son frère aîné Louis le Germanique. Les deux souverains se réunissent à Strasbourg pour définir la tactique à adopter en vue de la victoire. Au cours de cette assemblée, les deux armées de Charles et de Louis prêtent un serment mutuel de fidélité, jurant qu’elles sont disposées à abandonner leur roi si jamais celui-ci trahissait sa parole.
Bruno Dumézil, Des Gaulois aux Carolingiens
La bible sur laquelle Joe Biden a prêté serment lors de son investiture, mercredi 20 janvier, est une Bible de Douai (Nord). Elle porte le nom de la ville où elle a été traduite, à la fin du XVIe siècle.
2. par extension : promesse solennelle faite en public, engagement public à faire ou respecter quelque chose.
« Ma Laura bien-aimée,
« Au nom de ce petit enfant qui va naître, et que je fais serment d’aimer autant que si j’étais son père, je te conjure de revenir […]Gide, Les Faux-Monnayeurs
— Je ne puis pas quitter Paris, ma petite, répondit Henri. Je ne m’appartiens pas, je suis lié par un serment au sort de plusieurs personnes qui sont à moi comme je suis à elles. Mais je puis te faire dans Paris un asile où nul pouvoir humain n’arrivera.
L’adjectif « insermenté » renvoie aux prêtres qui, pendant la Révolution, avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé (1790), et « assermenté » renvoie à une personne qui a prêté serment avant d’entrer dans une fonction.
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Un sermon : définition
Du latin sermo, « paroles échangées entre plusieurs personnes, entretien, conversation », « conversation littéraire, dialogue, discussion », etc., qui, dans le langue chrétienne, a pris le sens de « discours prononcé en chaire » (cf. Dictionnaire historique de la langue française). Un « sermon » désigne :
1. un discours prononcé par un prédicateur en chaire, dans une église, pour instruire les fidèles ;
- Augustin a prononcé un sermon sur la chute de Rome en 410.
Un hasard l’ayant conduit à un sermon sur l’enfer du révérend Jaquemin Hérode, sermon magnifique rempli d’un bout à l’autre de textes sacrés prouvant les peines éternelles, les supplices, les tourments, les damnations, les châtiments inexorables, les brûlements sans fin, les malédictions inextinguibles, les colères de la toute-puissance, les fureurs célestes, les vengeances divines, choses incontestables, on l’entendit, en sortant avec un des fidèles, dire doucement : — Voyez-vous, moi, j’ai une drôle d’idée. Je m’imagine que Dieu est bon.
2. un genre littéraire qui reprend le style de ces discours, dans un contexte chrétien ou non ;
3. par extension : un discours moralisateur et pénible, une remontrance fastidieuse.
[…] et ma tante n’en finissait pas avec ses sermons sur les dangers de la valse, et les recettes pour les gâteaux de Noël et les carpes au bleu.
Le verbe « sermonner » est courant.
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