« Somptueux » et « somptuaire » : sont des paronymes de même origine.
Somptueux : définition
Du latin classique sumptuosus, « coûteux, onéreux », et pour une personne « dépensier, prodigue, fastueux », de sumptus, « coût, dépense, frais ». Dans l’emploi moderne, « somptueux » signifie :
- très beau, magnifique, splendide, remarquable.
— Durant ces trois mois, elle avait, disait-elle, vécu d’une vie tout intérieure ; elle avait habité comme un palais sombre en craignant d’entrer en de somptueux appartements où brillaient des lumières […]
Autrefois, « somptueux » qualifiait, en rapport avec son origine latine, ce qui était beau et représentait une grande dépense et, pour les personnes, celles qui aimaient le luxe. Mais cet usage a vieilli.
On avait fait de somptueux préparatifs, quand, dans l’après-midi, un valet de pied apporta une dépêche que vous ne viendriez pas.
À lire ici : luxuriant, luxurieux, luxueux, quelle différence ?
Somptuaire : définition
Du latin classique sumptuarius, « qui concerne la dépense », dérivé de sumptus (voir ci-dessus). « Somptuaire » signifiait :
- qui restreint les dépenses, à propos de lois ;
Ce fut dans l’esprit de la république, ou dans quelques cas particuliers, qu’au milieu du treizieme siecle on fit en Arragon des lois somptuaires. Jacques I ordonna que le roi ni aucun de ses sujets ne pourroient manger plus de deux sortes de viandes à chaque repas, & que chacune ne seroit préparée que d’une seule maniere, à moins que ce ne fût du gibier qu’on eût tué soi-même.
Les lois somputaires étaient en effet des lois qui avaient, dans la Rome antique, pour but de limiter les dépenses. Par exemple, la lex Oppia de 215 av. J.-C., abrogée 195, avait cherché à limiter les dépenses de luxe des femmes. La lex Orchia de 182 visait le luxe des tables, la lex Fannia de 161 réglementait les banquets, etc. (cf. Mireille Cébeillac-Gervasoni, Histoire romaine).
Mais il est employé parfois dans les écrits pour qualifier ce qui est « de luxe » (inutile), en opposition à ce qui est utilitaire (arts, dépenses somptuaires). Cet usage est critiqué par des puristes. Mais l’usage de cet adjectif est de toute façon assez rare.
[…] il avait dû aider à l’installation, pourvoir même, pendant les premières années, à la subsistance de ces moines qu’il avait demandés à Solesmes et il était à la fois furieux contre eux qui l’empêchaient de continuer des dépenses somptuaires et satisfait de les secourir.
Laisser un commentaire