L’acronyme SUV signifie : Sport Utility Vehicule. Cette locution peut se traduire par « Véhicule utilitaire de sport » (VUS, acronyme rare) ou « véhicule destiné à une conduite de loisir ».
Un SUV : qu’est-ce que c’est ?
Le SUV est, en France et en Europe, une catégorie assez générale de véhicules routiers ou citadins qui se caractérise avant tout par un grand gabarit, proche de celui des 4×4, allié au confort des berlines « traditionnelles ». Les SUV ont par exemple une garde au sol élevée, c’est-à-dire que le point le plus bas du véhicule est surélevé, ce qui permet notamment d’avoir de grosses roues, d’atténuer le ressenti des imperfections de la route, de passer plus facilement les ralentisseurs, ne pas abîmer le dessous de la voiture et d’avoir une position de conduite haute et une meilleur visibilité. La partie des portes entre le bas de la portière et la vitre (ceinture de caisse) est haute. Ils sont souvent bicorps, ce qui signifie que la carrosserie est composée de deux parties, le coffre, souvent grand, n’étant pas séparé le l’habitacle. L’habitacle est en outre spacieux. Enfin, les ailes et le pare choc sont protégés. Ces véhicules ne disposent pas tous de la transmission intégrale (4×4), et sont plutôt destinés à la conduite sur route ou en ville. En Amérique du Nord, les SUV sont plutôt des 4×4 qui disposent d’un habitacle spacieux et qui sont surtout utilisés sur de la route.
SUV et crossover
En Europe, la plupart des SUV sont qualifiés de crossover (de Crossover Utiliy Vehicule), c’est-à-dire qu’ils ont les caractéristiques de plusieurs types de véhicules. Ce qualificatif signifie que ces véhicules sont conçus sur une plateforme de berline, et non sur celle d’un pick-up. Ils ne sont pas vraiment destinés à sortir des sentiers battus. Les crossovers ajoutent aux caractéristiques d’un véhicule tout terrain le confort d’une berline. C’est ce dont on parle le plus souvent en France à propos des SUV.
Historique
La catégorie des SUV trouve son origine aux États-Unis, notamment dans le modèle Wagoneer (1962) de Jeep, 4×4 luxueux, ainsi que dans le modèle XJ de 1984. Dans les années 1980, Land Rover innove en proposant des gammes de véhicules tout-terrain confortables. Les premiers modèles de SUV à proprement parler sont le RAV4 (1994) de Toyota, voiture du gabarit d’un 4×4 associé au confort d’une berline, le M (ou ML, 1997) de Mercedes, le X5 (1999) de BMW, etc. Ils remplacent progressivement, à partir des années 1990, les 4×4, dont le modèle le plus emblématique était le Hummer, marque appartenant à General Motors, qui a fini par disparaître en 2008 (le Hummer a été relancé en 2020).
Le succès des SUV
Les SUV connaissent, depuis les années 2010, un grand succès en Europe. Le « design » ou « look » SUV devient la forme ordinaire des voitures de route. Ils deviennent le modèle des nouvelles silhouettes de voiture. Ainsi, des citadines de taille moyenne, comme la 2008 de Peugeot, la C3 de Citroën ou la Captur de Renault adoptent la silhouette « gonflée » des SUV.
En 2020, en France, environ 40% des voitures neuves étaient des SUV (36,9% en 2019).
Les SUV se déclinent par ailleurs chez la plupart des constructeurs : le Duster et le Sandero chez Dacia (SUV low cost), les Kadjar (fabriqué sur la même plateforme que le Scénic, monospace), Capture (sans transmission intégrale), Arkana chez Renault, le Qashqai, le Juke et le X-Trail chez Nissan, les T-Cross, T-Roc, Tiguan et Touareg (plutôt 4×4) chez Volkswagen, la gamme Q chez Audi, la gamme X chez BMW, etc. Même les marques de luxe ont développé leurs modèles : le Cayenne chez Porsche, le Pace chez Jaguar, l’Urus chez Lamborghini, le Purosangue chez Ferrari, etc.
En France, certains modèles ont connu une grande réussite commerciale. Peugeot domine le marché en France. Le modèle « II » de la 5008 de Peugeot a au reste été utilisé comme voiture officielle par le président de la République Emmanuel Macron de 2017 à 2021, remplacé depuis par un autre SUV, le DS7 Crossback (ce dernier n’a pas de signification précise).
Comment expliquer ce succès ?
Ces voitures spacieuses remplacent les voitures familiales (monospaces et berlines), aujourd’hui délaissées (les monospaces représentaient environ 5% des ventes de voitures neuves en France en 2020). Elles paraissent en outre, aux yeux des consommateurs, parfois à tort, plus « costauds », c’est-à-dire qu’ils s’y sentent plus en sécurité, et ils bénéficient en général d’une meilleure visibilité due à la position de conduite haute. On peut aussi évoquer des critères esthétiques : les SUV se présentent peut-être comme des voitures aux lignes plus affirmées ou plus visibles que les voitures plus basses. D’ailleurs, l’utilisation d’un SUV semble provoquer une espèce d’effet de cliquet chez les consommateurs, qui s’habituent au confort de ces véhicules et ne souhaitent pas retrouver des modèles plus traditionnels de berlines. Se manifeste enfin dans l’achat et la possession d’un SUV l’expression d’un statut social. Il pourrait être un symbole de la transformation de notre société en une « civilisation du cocon » (Vincent Cocquebert), l’habitacle du SUV représentant en quelque sorte un « safe space » dans lequel le conducteur se sentirait protégé de toutes les interactions déplaisantes et indésirables avec le monde extérieur.
Un modèle critiqué
Les SUV sont critiqués pour leur taille imposante et la dangerosité que celle-ci entrainerait pour les piétons et cyclistes, notamment dans les rues étroites des villes européennes, ainsi que pour la pollution qu’ils provoqueraient, bien que les caractéristiques techniques de ces véhicules soient sujetes à de rapides évolutions.
Historiquement le premier sens de SUV était « SubUrban Vehicle » … la notion de « sport » n’étant apparue que bien plus tard …
(Suburban se réfère aux zones situées au-delà des limites de la ville, réputées plus hostiles ou plus difficiles)
Historiquement le premier sens de SUV était « SubUrban Vehicle » … la notion de « sport » n’étant apparue que bien plus tard …
(Suburban se réfère aux zones situées au-delà des limites de la ville, réputées plus hostiles ou plus difficiles)