Définition
Un tire-au-flanc signifie : un paresseux.
Exemples
- Câest peut-ĂȘtre un tire-au-flanc, mais il nâest pas bien mĂ©chant⊠je prĂ©fĂšre lâavoir ici que de lâavoir se morfondre chez lui.
- Ce soldat tire-au-flanc avait réussi à échapper à toutes les batailles et avait fini tranquillement sa carriÚre dans le confort des bureaux.
Tire-au-flanc : origine de lâexpression
« Tirer au flanc » signifiait, dans lâargot militaire, trouver des moyens pour se soustraire aux corvĂ©es. « Tirer » a la valeur de « sâen aller », et « flanc » a la valeur de « cĂŽtĂ© ». « Tirer au flanc » Ă©tait donc sâen aller sur le cĂŽtĂ©, donc « se dĂ©rober ». Le tire-au-flanc est le soldat qui cherche Ă se soustraire Ă ces tĂąches, puis, par extension, le paresseux.
Lâexpression date du XIXe siĂšcle.
Câest bon, nous partons, le chef et moi, nous rappliquons Ă lâhĂŽpital. Y avait lĂ tous les tire-au-flanc de lâescadron, FaĂ«s, Lagrappe, Vergisson, exĂ©tera, exĂ©tera. Tous ces bougres-lĂ se fichaient de ça ; ils fumaient leurs pipes au soleil [âŠ]
Quant Ă lui, il se laisse flotter, heureux, dans ce bon coin dâaffections et raconte gaiement quelque histoire de service avec les expressions militaires quâil emploie tout comme un ancien.
« Ah ! oui ! allez, câĂ©tait dur, pas moyen de tirer au⊠flanc. » Il a dit : au flanc, parce que les parents sont lĂ , autrement lâexpression eut Ă©tĂ© plus Ă©nergique.
Lâexpression masquĂ©e par le personnage dans lâextrait ci-dessus est « tirer au cul », qui a donnĂ© « tire-au-cul » :
Je me trouvai nez Ă nez avec M. le major qui me regardait en souriant, derriĂšre son lorgnon. « Eh bien, tire-au-cul me dit-il, câest comme ça que tu fous le camp, lorsquâon se flanque une tripotĂ©e ? [âŠ]
Tout de mĂȘme on se mettait en route. Le boulot câĂ©tait pour les faire passer au trot les canards. Ils avaient peur de bouger Ă cause des plaies dâabord et puis ils avaient peur de nous et de la nuit aussi, ils avaient peur de tout, quoi ! Nous aussi ! Dix fois on sâen retournait pour lui redemander la route au commandant. Dix fois quâil nous traitait de fainĂ©ants et de tire-au-cul dĂ©gueulasses.
Céline, Voyage au bout de la nuit
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