On écrit : wagon, avec un seul « g ». Waggon, avec deux « g », est une forme britannique archaïque, qui a été remplacée par wagon au début du XIXe siècle (cf. les résultats renvoyés par Google Ngram, le découplage brutal pouvant s’expliquer par l’essor du chemin de fer). Wagon désigne surtout en anglais le chariot à quatre roues tirés par des bœufs pour transporter des biens. Il existe de nombreux termes anglais pour désigner ces voitures (aux États-Unis, on parle notamment de car). Ce terme est passé en français au début du XIXe siècle, à propos des chariots employés pour transporter la houille, puis à propos des véhicules sur rails transportant des marchandises (à Saint-Étienne, où ce moyen de transport a été pour la première fois développé en France), et tirés par une locomotive (cf. Dictionnaire historique de la langue française). En français, ce terme désigne quasi exclusivement ces voitures, contrairement à l’anglais.
L’origine du terme anglais est bien identifiée : il est entré dans cette langue par le néerlandais waghen, « voiture, chariot », terme qui appartient, comme ses équivalents d’autres langues germaniques (wagen en allemand), à une racine indo-européenne en °wegh-, « aller en char ».
Exemples :
- Parce que mon voyage m’ennuyait profondément, je me promenais d’un wagon à l’autre pour me délasser, jusqu’à ce que je cède aux appels du wagon-bar.
- Le wagon avait malheureusement déraillé, renversant toute sa marchandise sur le bas-côté.
- Il vous faudra comparaître devant le tribunal, affronter les regards malicieux, parler en face de tout ce monde, raconter publiquement cette triste scène du wagon. (Maupassant, Ce cochon de Morin)
- Ils n’avaient plus de lien avec la nature, avec la réalité qui dès lors perdait tout charme et toute signification et n’était plus à ma vie qu’un cadre conventionnel, comme l’est à la fiction d’un roman le wagon sur la banquette duquel le voyageur le lit pour tuer le temps. (Proust, Du côté de chez Swann)
- L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux. […] (Rimbaud, Rêvé pour l’hiver)
Laisser un commentaire