La France, « mère des arts, des armes et des lois » est aussi mère de châteaux ! Le Val de Loire en est l’exemple parfait avec son archipel de plus de 300 édifices.
Ce patrimoine exceptionnel, classé par l’UNESCO en 2000, est un héritage de la Renaissance (XVe – XVIe siècles) alors qu’à cette époque, cette région est le centre de gravité du royaume de France. Loin d’être encore « domestiquée » à Versailles, la cour est nomade et se déplace de château en château. Inspirés par le renouveau italien, de nombreux puissants transforment d’anciennes forteresses en merveilles architecturales.
La pensée de Vitruve, l’architecte romain du Ier siècle, est remis à l’honneur : l’équilibre doit dominer des structures symétriques et régulières.
Aujourd’hui, cette « vallée des rois » française attire des millions de touristes venant du monde entier. Cet article a pour vocation de vous présenter une liste de 14 châteaux de la Loire dont la visite est incontournable !
Les 15 châteaux de la Loire à visiter : les incontournables
1. Amboise : un château de la Loire au cœur de l’histoire
Le château d’Amboise est un joyau qui domine la Loire depuis un promontoire qui permettait jadis aux gardes de surveiller les alentours de la cité voisine de Tours. On peut aussi y admirer d’exceptionnels jardins paysagers et un important mobilier gothique. Mais l’intérêt de cet édifice est loin de se limiter au panorama qu’il offre. Le château d’Amboise est en effet un lieu chargé d’histoire. Résidence royale (statut matérialisé par la grande salle des États), le roi Charles VIII (1483 – 1498) y naît (en 1470) puis y meurt le 7 avril 1498 dans des circonstances restées fameuses : sa tête heurte le linteau d’une porte, provoquant quelques heures plus tard une hémorragie fatale.
François Ier (1515 – 1547) délaisse peu à peu cette ancienne forteresse. Pourtant, c’est au château d’Amboise que serait enterré l’une des personnalités les plus fréquemment associée à son règne : Léonard de Vinci. On peut en effet venir se recueillir sur les restes présumés de l’artiste italien, invité en France par le roi, dans la chapelle Saint-Hubert.
Le château d’Amboise est aussi le théâtre des guerres de Religion entre protestants et catholiques. En effet, en mars 1560, des gentilshommes protestants tentent de s’emparer du roi François II (1559 – 1560), alors âgé de seize ans seulement. C’est la « conjuration d’Amboise » dont la punition a été exemplaire : les chefs sont pendus aux balcons du château. Bien plus tard, au XIXe siècle, le château devient l’hôte d’un personnage inattendu. En effet, l’émir Abldekader, qui avait combattu les forces françaises en Algérie, a été assigné à résidence au château d’Amboise. Il y passe quatre ans avec sa famille et sa suite.
Le château d’Amboise actuel ne représente qu’un cinquième de ce qu’il était avant, du fait d’abandons et de démolitions. Passé dans les mains de la famille d’Orléans, le château est désormais la propriété de la fondation Saint-Louis qui y est domiciliée.
2. Azay-le-Rideau : un château de la Loire et de l’Indre
C’est un diamant taillé à facettes, serti par l’Indre, monté sur pilotis, marqué de fleurs […]
Balzac, Le Lys dans la vallée, à propos du château d’Azay-le-Rideau
Le château d’Azay-le-Rideau, situé sur une petite île de l’Indre, est une ancienne forteresse. Les terres d’Azay-le-Rideau, aujourd’hui en Indre-et-Loire au sud-ouest de Tours, sont acquises en 1510 par Martin Berthelot, le trésorier de Louis XII (1498 – 1515). Son fils, Gilles Berthelot, lui-même trésorier de François Ier, lance en 1518 la construction du château que nous connaissons aujourd’hui.
Parmi les châteaux de la Loire, Azay-le-Rideau se distingue par son exceptionnel miroir d’eau qui lui donne un caractère baroque avant l’heure. On remarque en outre des éléments typiques d’une forteresse, plus symboliques que destinées à se défendre contre une invasion : la France de la Renaissance sort d’un siècle de guerre avec le voisin anglais. On peut donc y admirer un chemin de ronde, des meurtrières, des toits en poivrière ou des mâchicoulis.
La famille Biencourt, propriétaire du château depuis la Révolution, entreprend au XIXe d’importants travaux de rénovation. L’État l’acquiert en 1905. Sa gestion est assurée par le centre des monuments nationaux.
3. Le château de Blois : la résidence royale
Blois, le chef-lieu du Loir-et-Cher situé à mi-chemin entre Orléans et Tours, accueille l’un des plus célèbres châteaux de la Loire : le château de Blois, dont le mélange de style unique, mariant Renaissance et classicisme, lui donne une place à part dans cette liste.
La maison de Blois, puissante dynastie comtale du Moyen-Âge, fait construire dès le IXe siècle une forteresse sur le site de l’actuel château. Celui-ci devient immense sous le comte Thibault VI (mort en 1218). Il reste de cette période quelques vestiges, comme des remparts, la tour du foix et la plus ancienne salle civile gothique de France. Cette dernière prendra plus tard le nom de « salle des états généraux » parce qu’elle accueillera deux fois ces assemblées extraordinaires d’Ancien régime, en 1576 et en 1588.
Le roi Louis XII (1498 – 1515) naît et grandit dans le château de Blois. Il veut en faire un siège du pouvoir royal et de la cour. Dans cette optique, il lance d’importants travaux de réaménagements.
L’aile Nord-Est, c’est-à-dire « l’aile Louis XII« , par laquelle on accède à la cour du château, en est le résultat. Bâtie de 1498 à 1503 dans un style typique de la Renaissance française, ses façades sont constituées de briques et de pierres et ses lucarnes richement décorées n’évoquent plus les appareillages défensif du Moyen-Âge. Elle est traversée par une double galerie. Sous le porche du château, on peut admirer la célèbre statue équestre du roi Louis XII dont le cheval marche à l’amble, ainsi que l’emblème du roi, un porc-épic.
Toutefois, l’aile Louis XII n’est pas l’aile la plus imposante du bâtiment. En effet, le successeur de Louis XII, François Ier (1515 – 1547), avant de se lancer dans le chantier de Chambord, fait bâtir l’aile Nord-Ouest du château de Blois dans un style inspiré de la Renaissance italienne dont témoigne la présence de loggias. On lui doit la superbe façade des Loges qui domine la ville. La contribution la plus célèbre des aménagements de François Ier est l’escalier octogonal ouvert sur l’extérieur.
Le château n’est pas délaissé après le règne de François Ier puisqu’il accueille deux réunions des états généraux. Ceux de 1588 donnent lieu à l’un des plus célèbres épisodes des guerres de Religion : l’assassinat du duc de Guise, champion du parti catholique, ordonné par le roi Henri III (1574 – 1589).
Paris et le Louvre deviennent à partir de l’avènement de Henri IV les nouveaux centres du pouvoir royal. Le Val de Loire et Blois sont délaissés après l’assassinant du Vert galant.
Cependant, Louis XIII (1610 – 1643) y exile son frère et rival (car préféré par sa mère Marie de Médicis), Gaston. Ce dernier reçoit le duché d’Orléans et le château de Blois en 1626. Avec l’aide de François Mansart, le premier grand architecte de style classique en France, il lance, à partir de 1635, des aménagements du château. Il fait donc ajouter des éléments typiques du style classique, caractérisé par un goût pour la symétrie, en ajoutant par exemple une double coupole coiffant l’escalier d’honneur. Gaston d’Orléans créé aussi le jardin botanique du château.
Gaston d’Orléans meurt dans son château en 1660. Commence une période de décadence qui dure jusqu’à ce que l’écrivain Prosper Mérimée, alors inspecteur général des monuments historiques, le fasse classer monument historique en 1840. Suit une période de restauration sous la supervision de Félix Duban.
4. Chambord : le roi des châteaux de la Loire
La château de Chambord est probablement le plus illustre et le plus impressionnant château de la Loire. Il préfigure Versailles par sa majesté : 128 mètres de façade, 426 pièces, 282 cheminées, 77 escaliers et un parc de 5500 hectares, plus de la moitié de la taille de la ville de Paris.
Cet écrin est bien sûr l’œuvre de la volonté de François Ier (1515 – 1547). Le jeune roi décide en 1519 de bâtir sur des terres marécageuses situées à environ 15 km à l’est de Blois une résidence de chasse, mais aussi une merveille architecturale qui puisse impressionner les princes d’Europe.
Cependant, il ne verra jamais l’œuvre achevée : le château tel que nous le connaissons est terminé en 1685, sous le règne de Louis XIV. Ceci explique qu’il n’y vécut pas, ou très peu, lui préférant le château de Fontainebleau.
Il n’empêche, Chambord conserve le souvenir du règne du roi de la Renaissance française. En effet, le salamandre, son emblème (qui symbolisait sa devise, nutrisco et extinguo, « je nourris le bon feu, j’éteins le mauvais »), y est incrusté plus de 300 fois. L’inachèvement du château n’empêche pas non plus le roi d’y recevoir son grand rival, Charles Quint, en 1539.
L’architecture du château est à la confluence des influences du Moyen-Âge et de la Renaissance italienne. En effet, Chambord compte un carré central à quatre tours rondes à chaque angle qui entourent un donjon ainsi qu’un mur d’enceinte de 32 km de long qui entoure le domaine. L’influence italienne se manifeste par la présence de loggias, de terrasses, d’escaliers extérieures et plafonds à caissons.
Attraction majeure du château, l’escalier à double révolution, « escalier magique », permet au visiteur de monter et de descendre par deux escaliers qui tournent dans le même sens sans jamais se croiser.
Les jardins du château, qui comptent plus 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes délimitant les bordures et 18 874 m² de pelouses, on fait l’objet d’une restauration entre 2016 et 2017.
Le parc, qui compte la plus grande forêt close de France, inclut une forêt très giboyeuse : c’est une réserve nationale de faune sauvage et de chasse.
Le château de Chambord est classé monument historique depuis 1840 et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981. Depuis 1930, le domaine est la propriété de l’État : le domaine national de Chambord comprend le château, la forêt et le village. La valorisation de ce patrimoine national est un succès, puisque le château a attiré un million de visiteurs en 2017.
5. Le château de Chaumont-sur-Loire : une forteresse
Le château de Chaumont-sur-Loire tranche avec les autres châteaux de la Loire par sa franche allure de forteresse. Il semble en effet tout droit sorti du Moyen-Âge avec ses tours rondes à toits en poivrière, ses mâchicoulis et ses fenêtres à meneau.
Situé sur un promontoire à Chaumont-sur-Loire, village situé au sud-ouest de Blois, il offre une belle vue sur le fleuve.
Charles Ier d’Amboise, seigneur de Chaumont, fait en effet construire l’aile ouest dans un style gothique. L’aile sud, achevée sous Charles II, est plus inspirée par la Renaissance.
Le château de Chaumont est acquis par la veuve du roi Henri II (1547 – 1559), Catherine de Médicis. En 1559, elle le donne à Diane de Poitiers qui doit l’échanger sous la contrainte contre le château de Chenonceau.
Bien plus tard, à la fin du XIXe siècle, le château et son domaine sont acquis par Marie-Charlotte Constance Say, héritière d’une riche raffineur de sucre. Elle se marie ensuite avec Henri-Amédée de Broglie, avec qui elle fera en sorte d’agrandir et d’embellir le domaine, avec l’aide du paysagiste Henri Duchêne et d’architecte Paul-Ernest Sanson. Henri Duchêne réalise le parc qui entoure le domaine, devenu une véritable attraction touristique aujourd’hui. Le festival international des jardins y est organisé depuis 1992.
En 1938, l’État profite de la ruine de la propriétaire pour acquérir le domaine. Il revient finalement dans les mains de la région Centre-Val de Loire en 2007.
6. Le château de Chenonceau : au-delà du Cher
Chenonceau, le seul château-pont de France, enjambe le Cher à une quinzaine de kilomètres au sud d’Amboise. C’est peut-être le château de la Loire le plus élégant.
Marqué par le passage de femmes mémorables, il est surnommé le « château des Dames« .
Le domaine de Chenonceau est intégré au domaine royal en 1535 sous François Ier, mais il est en sorti par Henri II (1547 – 1559) qui l’offre à sa favorite, Diane de Poitiers.
À la mort de Henri II en juillet 1559, Catherine de Médicis, veuve de Henri II, contraint Diane de Poitiers à lui donner le domaine en échange de celui de Chaumont. Chenonceau devient le cœur de la France : régente de 1560 à 1563, elle y installe son fils, le jeune roi François II, et gouverne le royaume depuis son cabinet de travail. Surtout, Catherine de Médicis fait construire la galerie à deux étages qui enjambe le Cher et qui fait tout le charme du château. Cette galerie s’inspire du Ponte Vecchio de sa ville d’origine, Florence.
La régente améliore en outre les parterres du jardin de Diane de Poitiers et elle fait planter de nombreux autres espèces. Sur le côte ouest du château sont aménagés les parterres du jardin nommé en son honneur.
Il reste entre les deux jardins un vestige du Moyen Âge, la tour des Marques.
Après Diane de Poitiers et Catherine de Médicis viennent Louise de Lorraine, la veuve de Henri III venue porter son deuil dans le château, Gabrielle d’Estrées, favorite d’Henri IV et surtout Madame Dupin, personnalité éminente du siècle des Lumières. Son riche mari, Claude Dupin, acquiert le château en 1733. Madame Dupin devient alors une femme des salons, et invite au château les savants et écrivains les plus célèbres du temps, notamment Voltaire et Jean-Jacques Rousseau. À la Révolution, elle sauve le château de la destruction.
Madame Dupin n’est pas la dernière grande figure féminine à laisser sa trace sur le château. En effet, on doit à Madame Pelouze une importante restauration du château au XIXe siècle.
La famille Menier acquiert le château en 1913 et fait installer, dès août 1914, un hôpital militaire. Les propriétaires s’illustrent en outre pendant la Seconde Guerre mondiale en permettant le passage clandestin par le château vers la zone libre. Chenonceau se situe en effet à la frontière entre les deux zones. Après la guerre, Harry Truman se rend au château, le premier lieu qu’il visite en France.
Ouvert à la visite à la famille Menier, classé monument historique en 1962, le chateau de Chenonceau est aujourd’hui le château privé le plus visité de France.
La dernière « dame » de Chenonceau, Laure Menier, gère le château dont elle est propriétaire comme une PME qui, contrairement à d’autres châteaux de la Loire, ne bénéficie pas de subventions publiques.
7. Alias Moulinsart : le château de Cheverny
Hergé s’est inspiré des châteaux de la Loire ! Cheverny a en effet servi de modèle pour Moulinsart, le château du capitaine Haddock. Toutefois, Moulinsart est une version raccourcie des deux ailes du château.
Ce château achevé en 1634, selon les canons du classicisme, est d’une blancheur particulière qui s’explique par l’utilisation de pierres de Bourré, ancienne ville du Loire-et-Cher. Situé au sud-est de Blois, il appartient alors à sa construction à la famille des Hurault dont les propriétaires actuels, la famille de Vibraye, sont des descendants. Elle occupe toujours l’aile droite du château même s’il est ouvert à la visite depuis 1922.
Tout comme Chenonceau, Cheverny est une PME familiale.
8. Le Clos Lucé, Léonard de Vinci et les châteaux de la Loire
Le château du Clos Lucé, situé à Amboise, est un élégant manoir de style Renaissance fait de briques roses et de pierres blanches. C’est un château d’agrément bâti sous Charles VIII (1483 – 1498)q
Mais son statut de résidence de plaisance n’est pas ce qui fait la singularité du Clos Lucé parmi les châteaux de la Loire.
En effet, il tire sa célébrité du fait que Léonard de Vinci y a résidé de 1516 à 1519, après été invité par François Ier et nommé « premier peintre, ingénieur et architecte du Roi ». D’Italie, il n’a emporté que trois chefs-d’œuvre : la Joconde, Saint Jean Baptiste ainsi que la Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne.
Après trois années de travail intense, Léonard de Vinci s’éteint au Clos Lucé le 2 mai 1519.
Aujourd’hui, le parc Leonardo da Vinci rend hommage au génie du maître en exposant des maquettes de ses inventions : aéroplanes, chars d’assaut, hélicoptères, etc. Le Clos Lucé compte aussi un jardin aménagé selon des croquis du maître. Les parcs du Clos Lucé sont traversés par une petite rivière, l’Amasse.
Propriété de la famille Saint Bris depuis 1854, le château est classé au monument historique en 1862.
9. Le château des ducs de Bretagne : baroud d’honneur du duché
Ce château est le pendant breton de ceux du Val de Loire. Sa place est donc à part dans cette liste.
Le château des ducs de Bretagne est situé dans le cœur historique de Nantes, ville prépondérante du duché. L’avant-dernier duc de la Bretagne indépendante, François II (1448 – 1488), est à l’origine de son aspect actuel : il veut bâtir une forteresse militaire pour se protéger de son puissant voisin, et une résidence pour la cour. Sa fille, Anne de Bretagne (1477 – 1514), deux fois reines de France par ses mariages avec Charles VIII et Louis XII, embellira le château.
Après l’union de la Bretagne à la France en 1532, le château devient la résidence bretonne des rois de France. Il est ensuite transformé en caserne, en arsenal, puis en prison. Classé monument historique en 1862, il faut attendre 1915 pour que l’État le cède à la municipalité de Nantes qui en fait en musée en 1924. Il sert une dernière fois d’installation militaire pendant la Seconde Guerre mondiale : les Allemands le transforment en bunker.
Le château des ducs de Bretagne est aujourd’hui le musée d’histoire de Nantes.
L’édifice a deux visages. Du côté de la ville, le château des ducs de Bretagne est une véritable forteresse. Elle est protégée par sept tours reliées par des courtines, constituant un chemin de ronde de 500 mètres. Du côté de la cour, le château est un bâtiment Renaissance de style gothique flamboyant du XVe siècle construit en pierres de tuffeau, flanqués d’autres bâtiments du XVII et XVIIIe siècles.
10. Le château de Langeais : le mastodonte
Parmi les châteaux de la Loire, celui de Langeais est peut-être le plus massif : 50 mètres de large et 43 de hauteur, le tout encaissé dans les maisons de Langeais, commune de l’ouest de Tours. Photographier le château est donc une mission difficile !
Comme le château des ducs de Bretagne, le château de Langeais offre deux visages.
Côté ville, il donne l’impression au visiteur d’être un forteresse médiévale imprenable. Il dispose en outre de tous les attributs du château fort : tours rondes en poivrière, chemin de ronde couvert, mâchicoulis, pont-levis, meurtrières, etc.
Toutefois, comme Chaumont ou celui des ducs de Bretagne, le château de Langeais reflète dans son architecture le tournant qui a lieu à la fin XVe siècle en France. Louis XI (1461 – 1483) qui le fait bâtir à partir de 1465 en fait une résidence de plaisance où séjourner est agréable.
Côté cour en effet, la forteresse disparaît pour laisser place à une résidence à l’aspect un peu sévère mais qui annonce le style Renaissance française avec ses fenêtres à meneaux, ses lucarnes à gâbles et ses tourelles qui abritent des escaliers à vis.
Le donjon du château est un vestige de la période médiévale, ce qui en fait l’un des plus anciens de France.
Le château de Langais a été le théâtre d’un événement notable de l’histoire de France: le mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne le 6 décembre 1491, annonçant l’union entre France et Bretagne.
Le château de Langeais est aujourd’hui la propriété de l’Institut de France, après que l’homme d’affaires Jacques Siegfried lui en a fait don. Grand amateur d’art, celui-ci avait cherché à redécorer les intérieurs avec du mobilier de style flamboyant.
11. Le château de Montsoreau : les pieds dans la Loire
Montsoreau est peut-être le plus ligérien de tous les châteaux présentés ici : ses pieds baignent presque dans le fleuve ! Cette bâtisse, datant du XVe siècle, a en effet la singularité d’avoir été construite dans le lit de la Loire, au-dessus de laquelle elle se penche et se reflète.
Élevé à la confluence de la Vienne et la Loire, laquelle peut être admirée du haut d’un des balcons, au milieu d’un magnifique village enveloppé entre roche et eau où règne la pierre de tuffeau blanc et les toits en ardoise, le château de Montsoreau présente au spectateur une façade qui est un quasi-rempart, puissant et protecteur, et une façade sud Renaissance, douce et avenante.
Ces croisements entre les éléments naturels et les époques sont sûrement ce qui a inspiré les artistes qui ont marqué les lieux : Dumas (La Dame de Monsoreau), Turner, Rodin, etc.
Si l’extérieur du château est un mariage entre Moyen Âge et Renaissance, l’intérieur est quant à lui ancré dans l’avant-garde. Philippe Méaille a fondé en 2016 le Château de Montsoreau-Musée d’art contemporain et y présente sa collection qui est le plus important fonds mondial d’œuvres de Art & Language, un mouvement artistique conceptuel né dans l’Angleterre de la fin des années 1960.
12. Le château de Saumur : un château de la Loire angevine
Arriver à Saumur, c’est quitter le cœur de l’influence du pouvoir royal pour pénétrer en terres angevines et plantagenaise. La ville est célèbre pour son école de cavalerie, pour ses vins, mais aussi pour son château.
Cette élégante forteresse domine le fleuve depuis le promontoire où elle est juchée. Si elle possède tous les éléments d’un château fort, et notamment des tours coniques coiffées d’ardoises, elle n’en a pas l’aspect sévère. Louis Ier (1339 – 1384), qui reçut le château en apanage, en fait dès le XIVe siècle une résidence d’apparat dont on peut admirer une représentation dans les Très riches heures du duc de Berry. Le « Bon Roi René » (1409 – 1480) continue l’œuvre d’embellissement.
Cependant, le château tombe dans une déchéance dont il ne sort qu’au XXe siècle. Il est toutefois classé monument historique dès 1862 et, en 1906, il est vendu par l’État à la ville de Saumur, qui en fait un musée. Elle rénove son château en partie défiguré.
13. Une forteresse
flottante : le château de
Sully-sur-Loir
Le château de Sully-sur-Loire est quasi oriental : la commune se situe à 40 km au sud-est d’Orléans, dans le Loiret.
Ce bâtiment est une jolie forteresse dont la construction date de la fin du XIVe siècle. Elle a tout pour être bien défendue avec ses douves, ses quatre tours circulaires en poivrière et ses mâchicoulis. Le duc de Sully, Maximilien de Béthune, conseiller de Henri IV, a fait construire au début du XVIIe siècle la tour d’artillerie et a renforcé les murs. Il créé en outre les parcs attenants. Les intérieurs sont quant à eux de style Renaissance.
Épisode le plus remarquable de l’histoire du château : Voltaire y a séjourné en 1716 ! En effet, le grand écrivain avait fui Paris et la colère du régent Philippe d’Orléans, dont il avait moqué la débauche.
Classé monument historique en 1928, le château est acquis par le département du Loiret en 1962. Commence alors une période de restauration.
14. Le château de Valençay : château impérial sur la Loire
« Ce lieu est l’un des plus beaux de la terre et aucun roi ne possède un parc plus pittoresque« .
George Sand, À propos du château de Valençay
L’enthousiasme de la célèbre autrice pourrait paraître excessif. Mais le château de Valençay, bien que situé loin dans les terres, dans le Berry, est sans nul doute l’un des plus beaux châteaux de la Loire.
Dans les mains de la famille d’Étampes, il devient une merveille du style Renaissance, grâce à son donjon qui évoque celui de Chambord, ses lucarnes décorées, ses tourelles en poivrière, mais aussi un exemple de style classique, avec sa façade où se présentent des pilastres cannelés, des tours d’angles en dôme, des mansardes et des œils-de-bœuf.
Ce manoir acquiert une grande renommée lorsqu’il est acquis par Talleyrand. Napoléon voulait que son ministre des Relations extérieures ait une belle demeure pour recevoir les corps diplomatiques étrangers. Le « diable boiteux » fait alors aménager le parc et les jardins, et il fait bâtir un petit théâtre de style Empire. Plus généralement, le château garde de cette période sa collection de mobilier Empire. Il garde en outre le souvenir du séjour forcés des princes d’Espagne : Valençay est en effet une prison dorée pour Ferdinand VII, dont le pays est envahi par les armées françaises.
Le parc du château, de 53 hectares, compte le grand labyrinthe de Napoléon, qui s’étend sur de 2000 m2.
Le château est la propriété du syndicat mixte du Château de Valençay un établissement public, mais il est géré par le privé.
15. Les plus beaux jardins de la Loire : le Château de Villandry
Dernier du classement (alphabétique), le château de Villandry, situé à l’ouest de Tours, est aussi la dernière construction d’importance sur la Loire. Il conclut doublement cette liste des châteaux de la Loire incontournables.
Comme la plupart des autres châteaux, Villandry est une ancienne forteresse rasée au XVIe siècle pour bâtir à la place un beau château de style Renaissance. Le terres de Villandry appartiennent alors à Jean le Breton, ministre des Finances de François Ier. Seul le donjon subsiste de la période médiévale.
L’histoire récente du château est marquée par la famille Carvallo, qui en est toujours propriétaire. Le docteur Joachim Carvallo et sa femme Ann Coleman rachètent le domaine en 1906 et le sauvent de la démolition.
Ils rénovent le bâtiment et reconstituent les jardins à la française qui font la renommée du lieu. Le château de Villandry compte, en terrasses, un potager décoratif, un labyrinthe, une orangerie et cinq jardins :
- Deux jardins d’ornement
- Le jardin d’eau
- Le jardin des Simples
- Le jardin du Soleil
Le site est classé monument historique depuis 1934.
C’est dommage de ne pas avoir cité Château Gaillard à Amboise !
Je ne pouvais pas tous les citer 🙂
Et George Sand n’est pas UN auteur…
remplacé par autrice
si ! rien d’ obligatoire….
Le Château de Valençay n’est pas du tout sur la Loire…
Quelle intéressante remarque !
à Blois le cheval de Louis XII n’a pas « l’étrange faculté de lever ses deux pattes du même côté » : il marche à l’amble, allure héritée des joutes et tournois en levant ses deux « jambes » du même côté
Merci.
bonjour,
Je me permets de faire un commentaire sur la description de Chambord.
En effet, il est écrit « un parc de 5500 hectares, soit la taille de la ville de Paris ». Or la ville de Paris a une surface de 105.4 km2 soit 10540 ha, soit le double (sourceWikipédia). Merci de rectifier.
Merci !
C’est bien écrit « plus de la moitié de la ville de Paris » remonter voir 😉