800 Vues
Enregistrer

Végétarien, végétalien, vegan : quelles différences ? 🥦

Publié le 29/09/2019
1 commentaire

Végétarien, végétalien et vegan sont des notions voisines qui concernent le rapport des êtres humains aux produits venus de l’animal. Cet article vous explique la différence entre ces trois mots.

 

Végétarien : définition

On qualifie de végétarien un régime alimentaire duquel les viandes sont exclues. Ainsi, un végétarien ne consommera pas, en règle générale, de viande rouge, de viande blanche, de poisson ou de fruits de mer. Toutefois, le végétarisme ne rejette pas les sous-produits issus des animaux, comme le miel, les produits laitiers ou les œufs. La base de l’alimentation végétarienne est constituée de légumes, légumineux, fruits, céréales, oléagineux, algues, champignons, etc. Le pesco-végétarisme (ou semi-végétarisme) désigne quant à lui un régime végétarien qui n’exclut pas la consommation de poissons et de fruits de mer.

Les promoteurs des régimes végétariens mettent en avant l’ancienneté de la pratique, présente notamment chez les Grecs de l’Antiquité, comme dans la secte pythagoricienne par exemple. Les repas de celle-ci étaient composés de fruits, de légumes, de galettes arrosées d’eau et de lait. Mais l’attitude de Pythagore (VIe siècle av. J.-C.) face au végétarisme était complexe, motivée par des considérations philosophico-religieuses, et la consommation de poissons n’était pas interdite, tout comme celle de la chair des animaux, « hormis le cœur, le foie, la cervelle et les organes de la reproduction » (J-F. Mattéi, Pythagore et les pythagoriciens), car cela aurait impliqué de refuser les sacrifices des animaux, devoir envers les dieux. Toutefois, Philostrate (IIIe siècle ap. J.-C.), à propos du pythagoricien Apollonius de Tyane (Ier siècle ap. J.-C.), a dénoncé la violence des humains et des animaux pour se vêtir et de se nourrir (voir Valéry Giroux et Renan Larue, Le Véganisme).

Autrement, la présence en Inde d’une importante population végétarienne est avérée, mais sa proportion n’est pas à exagérer : « seuls » 20% des Indiens seraient végétariens.

Végétalien : définition

On qualifie en général de végétalien un régime alimentaire duquel tous les produits d’origine animale sont exclus. Ainsi, en plus de refuser les viandes, poissons et fruits de mer, un végétalien ne consomme pas de miel, de produits laitiers, d’œufs, ou même de vin car, dans son processus de production, l’étape du collage nécessite d’utiliser une protéine qui peut être d’origine animale (blanc d’œuf, gélatine, albumine de sang, etc.). Il ne se nourrit que de végétaux ou de champignons. Le régime végétalien, tout comme le régime lacto-végétarien (végétarien qui tolère la consommation de produits laitiers) peut provoquer des carences (en vitamine B12 par exemple) et des problèmes digestifs (liés par exemple à un apport excessifs en fibres) et demande donc une certaine préparation. Il faut aussi veiller à consommer suffisamment de protéines et de lipides.

Vegan : définition

Le veganisme, dérivé de vegan, est un mode vie qui se donne pour but de retrancher de la vie humaine toute exploitation animale. La raison d’être du veganisme est avant tout éthique : ses praticiens veulent non seulement mettre fin aux mauvais traitements que pourraient subir les animaux, mais refusent aussi leur assujettissement à la convenance humaine qui peut impliquer leur mise à mort. Ainsi, comme un végétalien, un vegan ne s’alimente pas avec des produits d’origine animale, mais refuse en outre l’achat de tissus (soie, laine, cuire, cachemire, fourrure) ou d’accessoires (plumes, perles, nacres, etc.) d’origine animale, celui de produits cosmétiques testés sur des animaux (ou tirés d’animaux comme le baume d’abeille fait à base de cire d’abeille), et le divertissement à l’aide d’animaux (cirque, aquarium, zoos, balade à cheval, corridas etc.). Si la possession d’un animal de compagnie n’est pas réprouvée, des associations vegans, comme L214, recommandent de les nourrir de produits non-animaliers. Le terme vegan a été forgé par l’Anglais Donald Watson (1910 – 2005), fondateur en novembre 1944 de la Vegan Society, pour se distinguer des végétariens consommateurs de produits laitiers. Le site de la Vegan Society (qui n’a pas d’autorité sur le mouvement) définit ainsi le veganisme :

Une philosophie et un mode de vie qui cherchent à exclure – dans la mesure du possible et du praticable – toute forme d’exploitation, et de cruauté, des et envers les animaux pour l’alimentation, l’habillement et pour tout autre but ; par extension, elle promeut le développement d’alternatives à exploitation animale au profit des animaux, des êtres humains et de l’environnement. En matière diététique, il implique l’éviction de tous les produits qui sont entièrement ou partiellement d’origine animale.

A philosophy and way of living which seeks to exclude—as far as is possible and practicable—all forms of exploitation of, and cruelty to, animals for food, clothing or any other purpose; and by extension, promotes the development and use of animal-free alternatives for the benefit of animals, humans and the environment. In dietary terms it denotes the practice of dispensing with all products derived wholly or partly from animals.

Le veganisme est lié à une philosophie et une idéologie (au sens de mouvement intellectuel et politique) : l’antispécisme. Le spécisme, terme forgé dans les années 1970 par le Britannique Richard Ryder (né en 1940) par analogie avec le racisme, consiste, selon les antispécistes, à établir une hiérarchie entre les espèces et d’instituer, par là, une domination. Ainsi, notre qualité d’être humain ne fait pas de nous, selon cette théorie, des êtres supérieurs aux animaux. Au reste, il n’y pas non plus de hiérarchie entre les espèces animales elles-mêmes. Ses théoriciens les plus célèbres sont l’Australien Peter Singer (né en 1946), et l’Américain Tom Reagan (1938 – 2017).

Voir ici : quelle différence entrer « halal » et casher » ?

Flexitarien

Le flexitarisme est un régime alimentaire à base végétarienne qui cherche à limiter fortement l’apport en viande. Toutefois, cette dénomination semble être exploitée par les syndicats de la viande, comme l’Interbev ou la marque Herta.