Définition
S’en aller à vau-l’eau signifie : se dégrader, péricliter, aller à sa perte. On emploie aussi cette expression avec le verbe « partir ».
Origine de « s’en aller à vau-l’eau »
Le terme vau est un dérivé de « val », la vallée (qu’on retrouve par exemple dans « Val de Loire », ou dans le département du « Val-de-Marne »), qui peut devenir « vaux » au pluriel (« Vaux-le-Vicomte » ou « les Vaux de Cernay » par exemple, ou l’expression « par monts et par vaux »). Toutefois, on emploie plus souvent le pluriel « vals » aujourd’hui. « Aller aval l’eau », c’est aller vers l’aval d’un cours d’eau, le suivre qui descend dans la vallée, vers son embouchure. Le « l » est tombé (vélarisé) pour un « u » devant la deuxième consonne pour donner « vau-l’eau ». Cette expression assimile le mouvement d’un fleuve de l’amont vers l’aval à une lente dégradation, jusqu’à la perte dans l’Océan.
Huysmans (1848 – 1907) a écrit une nouvelle nommée À vau-l’eau (1882).
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Exemples d’emplois
Dans ce service, tout part à vau-l’eau, on ne trouve plus personne pour mettre fin au désordre.
Ses Agents tels que la plûpart des nôtres,
En abusoient. Il perdit un vaisseau,
Et vid aller le commerce à vau-l’eau,
Trompé des uns, mal servi par les autres.L’œil distingue, au milieu du gouffre où l’air sanglote,
Quelque chose d’informe et de hideux qui flotte,
Un grand cachalot mort à carcasse de fer,
On ne sait quel cadavre à vau-l’eau dans la mer ;
Œuf de titan dont l’homme aurait fait un navire.Hugo, La Légende des siècles, Pleine mer
Ô lieu presque aussitôt regretté que quitté,
Château, château magique où mon âme s’est faite,
Frais séjour où se vint apaiser la tempête
De ma raison allant à vau-l’eau dans mon sang,
Château, château qui luis tout rouge et dors tout blanc,
Comme un bon fruit de qui le goût est sur mes lèvres
Et désaltère encor l’arrière-soif des fièvres,Car le récit qu’on lui fait a le don de l’énerver : si maintenant les particuliers se mettent à enlever les gens, c’est bien la fin du métier de bandit et le signe que le monde part à vau-l’eau ! Un métier, ça se respecte…
À lire
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- Julien Soulie, Bayer aux corneilles …
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