Le système de décompte des points au tennis a été introduit lors du premier tournoi de Wimbledon en 1877 par la All England Croquet and Lawn Tennis Club (AECLTC) qui a choisi la méthode du Real Tennis (jeu de paume), 15, 30, 40, jeu et six jeux pour un set, à la place de celle proposée par Walter Clopton Wingfield (1833 – 1912) de jeux de 15 points, tirée du jeu de raquettes (rackets ou racquets). Le sous-comité du tournoi a introduit en même temps la double-faute et la forme rectangulaire du terrain (contre la forme en sablier proposée par Wingfield). Cette méthode est restée pour le tennis moderne, qui était alors nommé « lawn tennis » (tennis sur gazon).
Le système de décompte du lawn tennis est probablement hérité du jeu de paume (qui a donné plusieurs sports, comme la courte paume, la longue paume, etc.), qui était nommé « tennis » en anglais, et que les inventeurs britanniques du lawn tennis ont cherché à moderniser (Wingfield évoquait par exemple dans son brevet « the Ancien Game of Tennis »). Le terme tennis désigne aujourd’hui le tennis moderne (lawn tennis est oublié). Le jeu de paume est désormais nommé en anglais « real tennis » pour le distinguer du sport moderne. Au reste, le terme « tennis » vient peut-être du français tenetz, exclamation du joueur qui servait la balle (voir TLFi).
Le décompte au jeu de paume se faisait par quinzaines (15, 30, 45, jeu). L’origine de cette méthode reste mystérieuse : l’hypothèse la plus diffusée est que le joueur qui avait marqué avançait de 15 pieds, puis de 15 autres pieds après avoir marqué de nouveau, jusqu’à arriver au filet à 60 pieds (ce qui fait jeu). Le passage de 45 à 40 pieds (et donc à 40 points) aurait été décidé parce qu’une avancée de 45 pieds conférait un trop grand avantage au joueur. Cependant, l’existence de cette règle n’est pas certaine.
Ce mystère existait déjà au XVIIIe siècle. L’Encyclopédie (1751 – 1772) proposait déjà une hypothèse qui ne convainquait pas bien l’auteur :
Ce jeu se compte par quinzaines en augmentant toujours ainsi le nombre, en disant, par exemple, trente, quarante-cinq, puis un jeu qui vaut soixante. On ne sait point positivement la raison de cela. Il y en a qui l’attribuent à quelques astronomes, qui sachant bien qu’un signe physique, qui est la sixieme partie d’un cercle, se divise en soixante degrés, ont cru à cette imitation devoir compter ainsi les coups du jeu de paume ; mais comme cette raison souffre quelques difficultés, on ne s’y arrêtera point comme à une chose certaine.
À lire
- Routledge Handbook of Tennis (Edited By Robert Lake)
- Jean-Pierre Chombart, Raymond Thomas, Le Tennis
- Heiner Gillmeister,
- Le livre de Heiner Gillmeister, Kulturgeschichte des Tennis (Histoire culturelle du tennis), présente plusieurs hypothèses sur l’origine du décompte des points.
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