DĂ©finition
Peu ou prou signifie : plus ou moins, dans une certaine mesure, environ.
Exemples :
- Je voulais vraiment travailler dans cette entreprise, mais ils viennent juste de recruter quelquâun qui a peu ou prou les mĂȘmes compĂ©tences que moi.
- Ces voitures se valent peu ou prou, il nây en a pas une bien meilleure que lâautre.
- Monsieur Grandet jouissait Ă Saumur dâune rĂ©putation dont les causes et les effets ne seront pas entiĂšrement compris par les personnes qui nâont point, peu ou prou, vĂ©cu en province. (Balzac, EugĂ©nie Grandet)
Peu ou prou : origine de lâexpression
« Prou », câest-Ă -dire « assez », « beaucoup », nâest employĂ© que dans cette expression. Il est tirĂ© du latin prode, « bĂ©nĂ©fique », « utile ». Lâexpression « peu ou prou » signifie donc « peu ou beaucoup », donc « plus ou moins ». Cette expression est ancienne : on peut la repĂ©rer dĂšs la premiĂšre moitiĂ© du XVIe siĂšcle.
Au reste, ces ManoliĂ©s sont vindicatifs au possible, & surtout contre les estrangers. Car si on les offense peu ou prou, il est autant possible de les appaiser sans vengeance [âŠ]
Le succĂšs de lâexpression et son maintien dans lâusage sâexpliquent probablement par lâallitĂ©ration en « pr » et lâassonance en « ou ».Prou est parfois employĂ© seul, mais son utilisation est archaĂŻsante :
â Vous faites comme si vous ne mâentendiez pas, madame Blanchet, ramena le meunier, et, si pourtant, la chose est claire. Il sâagit donc de me jeter cela dehors, et plus tĂŽt que plus tard, car jâen ai prou et dĂ©jĂ trop.
Sand, François Le Champi, cité par le TLFi
Il existait autrefois la variante « ni peu ni prou », mais qui était employée au sens de « pas du tout » :
- Et vostre façon, de ne faire la Cene quâen certain temps de lâannee, & le matin, de la bailler aux femmes, plustost quâaux petits enfans ; ce sont façons, qui ne sot ni peu ni prou ordonnĂ©es en lâEscriture. (François de Sales, 1637)
- De rudiment italien Ă Riga on nâen connaissait ni peu ni prou et le dernier libraire auquel il recourut lui confia quâil sâĂ©coulerait bien un grand mois et demi avant quâon en pĂ»t faire venir de Florence ou de Milan. (Le Goffic, LâĂme bretonne)
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