Signification
De longue haleine signifie : qui est long, qui demande du temps et de la persévérance, qui demande des efforts prolongés, à propos d’un travail ou d’une œuvre le plus souvent.
Exemple
L’écriture de son livre a été un travail de longue haleine.
Autre exemple : ramener cette équipe au meilleur niveau a été une tâche de longue haleine, qui fut récompensée par la victoire au championnat de l’année dernière. L’usage de cette expression est courant.
De longue haleine : origine de l’expression
L’image de cette expression a le mérite d’être relativement parlante. Selon le Dictionnaire du moyen français, la locution « à grande aleine » ou « à longue aleine » signifie dès le Moyen Âge « sans reprendre son souffle » et, par extension, « avec persévérance » :
Par mont, par plaine,
De longue alaine [le moine]
Disoit ses heures a desroy(ALECIS, Blas. faulses am. P.P., a.1486, 186) / DMF
Selon le Dictionnaire historique de la langue française, « l’haleine » est employé au XVIe siècle dans le sens de « capacité à soutenir un long effort intellectuel » (comme si la personne poussait un effort d’un seul tenant avant de reprendre son souffle à la fin de son travail). On repère une forme identique à l’expression moderne chez Ronsard (1524 – 1585) :
Une ode, une chanson se peut faire sans peine :
Mais une Franciade, œuvre de longue haleine,
Ne s’accomplit ainsi : il ne faut esprouver
La longueur de dix ans avant que l’achever
Avec travail :
Que lors qu’ils entreprendront de profiter au public par un Travail de longue haleine…
À lire ici : pourquoi dit-on « virer sa cuti » ?
L’antonyme « courte haleine » ou « court d’haleine », n’est plus vraiment en usage :
J’étais encore loin d’aller bien. Pour un rien j’étais en sueur et pour un rien je prenais froid ; j’avais, comme disait Rousseau, « la courte haleine » ; parfois un peu de fièvre ; souvent, dès le matin, un sentiment d’affreuse lassitude, et je restais, alors, prostré dans un fauteuil…
Gide, L’Immoraliste
Malheureusement, avec l’éloquence, la rhétorique s’introduit aussi dans la poésie. Elle supplée commodément à l’inspiration, et trop souvent d’Aubigné en abuse, lorsqu’il est un peu à court d’haleine.
ah moi j avait cru expirer longtemps de la bouche hihihi