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Mitterrand, Discours d’Épinay, 1971 : « l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase… »

Publié le 18/06/2017 (m.à.j* le 21/11/2024)
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François Mitterrand, dans son discours au Congrès d’Épinay (11 – 13 juin 1971), ne peut retenir une envolée lyrique dans laquelle il s’emporte violemment contre l’argent. Réminiscence d’une certaine culture catholique ? Cet extrait nous remémore en tout cas un autre discours fameux, celui du candidat François Hollande au Bourget le 22 janvier 2012, où il désigne la finance comme son adversaire !

 

Discours de François Mitterrand au Congrès d’Épinay –  « L’argent qui corrompt… »

Je voudrais balayer vraiment tout de suite – d’abord parce que le temps passe et il ne faut pas que je reste trop longtemps à cette tribune, – il faudrait donc que je balaie tout de suite disons les adversaires fantomatiques, les fantasmes.. Il y a un certain nombre de décennies, l’adversaire, qui était-ce ?… Eh bien, une certaine classe dirigeante, assurément.. d’autres auraient ajouté l’Église, qui apportait le sceau du spirituel aux moyens de l’injustice sociale… d’autres auraient ajouté : l’Armée… mais ça fait déjà longtemps qu’elle ne fait plus de coup d’État ! D’autres auraient ajouté : les notables.

Le véritable ennemi, j’allai dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi si l’on est bien sur le terrain de la rupture initiale, des structures économiques, c’est celui qui tient les clefs… c’est celui qui est installé sur ce terrain là, c’est celui qu’il faut déloger… c’est le Monopole ! terme extensif… pour signifier toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes !

 

Discours du Bourget de François Hollande au Bourget – « Mon véritable adversaire… »

(Extrait)

Mais avant d’évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des Etats.