Brise marine | Poème de Stéphane Mallarmé
La chair est triste, hélas !
et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que
des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les
cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés
par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer
se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte
de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur
défend
Et ni la jeune femme allaitant son
enfant.
Je partirai ! Steamer balançant
ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique
nature !
Un Ennui, désolé par les cruels
espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des
mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les
orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche
sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni
fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant
des matelots !
Vers et Prose, 1893
cool
Bonjour, j’ai un commentaire composé à faire sur ce poème mais il faut d’abord que je fasse la lecture linéaire, est ce que quelqu’un pourrait m’aider?