« Au débotté » est une expression signifie : à l’improviste. On écrit aussi « au débotter ». Exemples :
- Ils nous avaient annoncé au débotté qu’ils comptaient se marier et s’installer dans un petit appartement. Ce fut une surprise qui nous laissa ébahi.
- Après m’avoir brièvement demandé des nouvelles de ma famille, elle changea de sujet, au débotté, pour me parler des événements d’hier.
- Renversé au
débotté, Clemenceau quitta le pouvoir sans affliction : «
Je suis tout à la joie de la délivrance », confiait-il, sans doute
soulagé après avoir dû, pendant trois ans, maintenir sa barque
contre des coups de vent renversants.
Michel Winock, Clemenceau
Au débotté : origine de l’expression
Le débotté est le moment où l’on quitte ses bottes, et notamment la cérémonie au cours de laquelle des valets débottent le roi. Ce terme apparaît au XVIIIe siècle.
Lorsque le Roy est der retour de la chasse, ou de la promenade, il trouve à sa Chambre des Officiers de sa Chambre & de sa Garderobe, qui lui changent les habits dont il a besoin, & font les mêmes fonctions qu’au lever de Sa Majesté. Un Valet de Chambre tire la botte du pied droit, un Valet de Garderobe celle du pied gauche.
Au débotté du Roy, peuvent entrer les personnes qui ont les entrées au lever de Majesté.
Par métonymie, le débotté est donc le moment où l’on arrive quelque part.
Le pour, en France, c’était ceci : quand le roi était en voyage, le fourrier de la cour, le soir venu, au débotté à l’étape, assignait leur logement aux personnes suivant sa majesté.
Hugo, L’Homme qui rit
Le débotté n’est pas un moment où l’on attend de la visite. Cette arrivée est donc surprenante ; de là le sens « à l’improviste ».
Sur ces entrefaites, le ministre plénipotentiaire d’Autriche à Bruxelles, le comte Vitzthum, arriva à Paris et alla, au débotté, faire une visite au prince de Metternich.
Du Camp, Souvenirs d’un demi-siècle
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