La réponse
- Nous avons convenu = nous avons été convenables ;
- nous sommes convenus = nous sommes d’accord.
L’emploi de l’auxiliaire « avoir » ou « être » avec le verbe « convenir » change son sens. La forme impersonnelle « il convient de » signifie quant à elle « il est souhaitable de ».
Avoir convenu : signification
Cette locution signifie « plaire, être approprié, être convenable, correspondre aux besoins aux aptitudes ». Exemples :
- Je dois avouer que ce rôle m’a convenu jusqu’ici.
- Le grand marteau que tu lui as donné lui a très bien convenu.
- L’appartement que nous avons visité hier nous a parfaitement convenu.
- On délibérera demain en assemblée sur ce qu’il aurait convenu de faire.
- Il y a à parier que toute idée publique, toute convention reçue, est une sottise, car elle a convenu au plus grand nombre. (Chamfort, Maximes et pensées)
Être convenu : signification
Cette locution signifie : « décider d’un commun accord, être d’accord, faire avec quelqu’un un accord » ou « reconnaître la vérité ». Exemples :
- Après de très longues négociations, les ambassadeurs sont convenus d’un accord commercial entre les deux pays.
- Nous étions convenus de la date de mardi comme date butoir de rendu notre rapport.
- Êtes-vous convenus de vous revoir après ce premier rendez-vous ?
Toutefois, dans l’usage, dans la langue française de tous les jours, l’auxiliaire « avoir » est presque toujours employé avec « convenir », même dans les sens de « être convenu » (exemple : « j’ai convenu avec lui d’une première rencontre samedi à midi »). Cette tournure se simplifie, ce qui peut constituer une sorte de néologisme. L’Académie français considère l’emploi de l’auxiliaire « avoir » avec le verbe « convenir » dans le sens « décider d’un commun accord » comme fautif. Au XIXe siècle, le Littré condamnait déjà cette tournure qu’il avait repéré chez Rousseau :
J. J. Rousseau a conjugué convenir, dans le sens de reconnaître la vérité, avec avoir :
Ne reparlons plus de cela, je vous prie ; j’ai convenu de mon tort de trop bonne grâce, pour que vous deviez vous en souvenir, [Rousseau, Lett. à Duchesne, 21 nov. 1771]Cela n’est pas correct.
Cependant, le Girodet et le Grevisse remarquent, sans la condamner, que cette confusion l’emporte aujourd’hui dans l’usage, même à l’écrit. Exemples de grands écrivains qui emploient « avoir » au lieu de « être » cités par le Grevisse :
- Nous avons convenu que je ne t’écrirai qu’au bout d’un certain temps. (Stendhal, Correspondance)
- Ils avaient convenu de se retrouver à Rome. (Rolland, Jean-Christophe)
- J’avais convenu avec Albertine […] qu’elle viendrait me voir un peu avant minuit. (Proust, À la recherche du temps perdu)
- Il ne pouvait se défendre d’une tristesse dont il n’avait jamais convenu. (Mauriac, Thérèse Desqueyroux)
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