« Bribe » et « bride » sont des paronymes.
Bribe : le morceau
Ce mot est d’origine onomatopéique selon le Dictionnaire historique de la langue française (un mot qui imite un son). Il a d’abord désigné le morceau de pain que l’on donnait aux mendiants, et une petite quantité d’aliment. Bribe(s) signifie aujourd’hui, le plus souvent au pluriel :
- petits morceaux, des restes (insignifiants), des fragments (d’un savoir, d’un souvenir, d’un rêve) ;
De cette foi qu’elle gardait dans les rêves enfantins de son frère, de ce soin qu’elle apportait à lui conserver au moins des bribes de ce rêve dans lequel il avait vécu jusqu’à vingt ans […]
Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes
Après le souper, on desservit avec les mêmes précautions qu’on avait prises pour servir : les moindres bribes de pain furent ramassées et examinées, après quoi Turgy sortit le premier, puis les municipaux ; mais la femme Tison resta.
- Par bribe signifie : par morceaux, petit à petit ;
[…] Volpatte parla par bribes, à travers les nappes acharnées de pluie :
Barbusse, Le Feu
« Birbe » est un terme du XIXe siècle (de l’italien birba) aujourd’hui sorti d’usage. Il désignait un vieillard.
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Bride : le harnais
Selon le Dictionnaire historique de la langue française, l’origine la plus probable de ce terme est le haut allemand brîdel « rêne ». La bride signifie : la partie du harnais du cheval qui est placée sur sa tête et qui permet de le conduire.
[…] lorsque à cinq cents pas du palais de la Fausta quinze ou vingt hommes se jetèrent sur lui, quatre d’entre eux saisirent la bride de son cheval, deux autres s’emparèrent de ses bras.
Par analogie, ce terme est employé pour désigner des éléments dans de très nombreux autres domaines. En mécanique par exemple, la bride est ce qui peut unir deux pièces. Le terme entre aussi de nombreuses expressions courantes : tenir en bride, « freiner le cheval » et, par extension « surveiller quelqu’un, le maintenir » ; lâcher la bride, « laisser quelqu’un tranquille, lui donner plus de liberté » ; à bride abattue, « à toute vitesse, sans retenue » ; à cheval donné on ne regarde pas la bride, « on ne critique pas ce que l’on a reçu en cadeau » ; etc.
La lecture vaut encore mieux que les courses, Monsieur, pour tenir en bride les mauvais instincts.
Les verbe « brider », le plus souvent « réprimer, limiter, empêcher d’agir librement », et « débrider », « libérer, augmenter les capacités », sont courants.
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