On écrit au pluriel : « les/des savoir-faire ». Ce nom est invariable. Le pluriel des noms composés de deux verbes est invariable. Or, ce nom est composé de deux verbes à l’infinitif, « savoir » et « faire ». Le cas est le même pour des « ouï-dire » ou des « va-et-vient » : ces deux noms sont eux aussi invariables. En outre, on parle traditionnellement « du savoir-faire », au singulier, à propos de l’habileté ou de l’expérience d’une personne dans une discipline, comme on parle du « savoir-être », « du savoir-vivre », etc. C’est une qualité (il/elle a du savoir-faire dans quelque chose) plutôt qu’une compétence. Il n’était pas d’usage, autrefois, d’employer ce mot au pluriel.
Cependant, l’emploi de ce mot au pluriel (sans qu’il ne prenne de « s », la marque du pluriel) s’est développé au XXe siècle (si l’on se fie à la croissance des occurrences siècle après siècle relevées dans les résultats donnés par Gallica.fr). Son emploi au pluriel laisse penser que « savoir-faire » est considéré comme un synonyme de « compétences », de « qualifications », de « techniques » (dans de nombreux textes qui concernent l’administration ou la gestion des ressources humaines). Exemple :
A côté même du travail proprement dit, il y a les idées, les techniques, les savoir-faire, l’innovation…
Certains usagers font varier, de rares fois, la graphie du mot au pluriel. Si l’on considère que « savoir » est un nom, alors il peut prendre la marque du pluriel : des « savoirs-faire ». Dans tous les cas, « faire » reste invariable (c’est un verbe, on ne dit pas « un faire »). À lire ici : quel est le pluriel de « chef-d’œuvre » ?
Exemples avec savoir-faire au pluriel
- Tous ces savoir-faire uniques permettaient à l’entreprise de continuer à croître sans vraiment subir les effets de la concurrence.
- Cette expérience professionnelle m’a permis de développer de nombreux savoir-faire, qui sont aujourd’hui de vrais atouts.
- « Il résulta de ces petits savoir-faire cette apparence de succès qui trompe la jeunesse et l’étourdit sur l’avenir. » (Balzac, Les Petits Bourgeois)
- « J’ôte ma redingote, et je grimpe aussi lestement qu’autrefois. Il y a des savoir-faire qu’on ne désapprend pas. » (Jean Grange, Lettre de deux cousins, 1884)
- « Ensuite, le fabriqué en France, c’est la souveraineté, l’indépendance, c’est-à-dire la capacité aussi, comme plusieurs d’entre vous l’ont fait, à relocaliser des savoir-faire ou des parts de production sur le sol français […] » (Elysee.fr)
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