386 Vues
Enregistrer

Faire amende honorable : dĂ©finition & origine (expression) 📚

Publié le 17/09/2021
0 commentaire

DĂ©finition

Faire amende honorable signifie : demander pardon, reconnaĂźtre ses torts, avouer publiquement ses fautes.

Synonyme

Battre sa coulpe (Ă  lire ici).

Exemples

  • AprĂšs avoir durement critiquĂ© la politique actuelle, cet Ă©ditorialiste avait fait amende honorable en reconnaissant son succĂšs.
  • Je sais bien que je l’ai vexĂ©e en ne venant pas Ă  sa soirĂ©e. Je vais faire amende honorable et l’inviter Ă  un trĂšs bon dĂ©jeuner dans son restaurant prĂ©fĂ©rĂ©.

Faire amende honorable : origine expression

Dans cette expression, « amende » a un sens ancien. Ce terme est ici synonyme de « modification en vue de s’amĂ©liorer », « rĂ©forme », « correction », du verbe amender (qui vient lui-mĂȘme du latin emendare, « corriger, effacer les fautes, rectifier »). « Honorable Â» est ici Ă  comprendre comme « relatif Ă  l’honneur ». 

L’amende honorable Ă©tait sous l’Ancien RĂ©gime une peine infamante qui Ă©tait soit exĂ©cutĂ©e en public (qualifiĂ©e d’in figuris), soit en privĂ© (qualifiĂ©e de sĂšche), en prĂ©sence des juges et parties offensĂ©es (Ă  cause d’injures ou de mauvais traitements). L’amende honorable in figuris Ă©tait une peine corporelle. Selon Le Dictionnaire de l’Ancien RĂ©gime (dir. Lucien BĂ©ly) : 

le condamnĂ©, conduit par l’exĂ©cuteur de la haute justice Ă  la porte d’une Ă©glise ou de l’auditoire de justice, en chemise, pieds et tĂȘtes nus, la corde au cou, tenant Ă  la main un torche de cire ardente du poids de deux livres, devait dĂ©clarer Ă  genoux Ă  haute et intelligible voix, que faussement et contre la vĂ©ritĂ©, il avait fait ou dit quelque chose contre l’autoritĂ© du Roi ou contre l’honneur de quelqu’un et qu’il en demandait pardon Ă  Dieu, au Roi, Ă  la justice. 

C’était parfois la premiĂšre Ă©tape avant la peine capitale ou l’envoi dans les galĂšres (cf. EncyclopĂ©die). Elle ne figure ni dans le Code pĂ©nal de 1791 ni dans celui de 1810, et elle n’est plus du tout connue aujourd’hui. En dehors du monde de la justice, cette expression est employĂ©e au figurĂ© pour « demander pardon », le plus souvent publiquement. Elle est trĂšs usuelle : 

VADIUS
Va, va-t’en faire amende honorable au Parnasse
D’avoir fait à tes vers estropier Horace.

MoliĂšre, Les Femmes savantes, III, 5

J’interrompis Aldine. Je ne l’écoutais guĂšre : j’étais prĂ©occupĂ© d’un remords personnel. Je me rappelais malgrĂ© moi un aveu charmant, bien plus dĂ©licat que les condolĂ©ances Ă©tourdies de Jeanne. Le moment n’était-il pas venu, Ă  prĂ©sent qu’elle sait qui je suis, de lui faire amende honorable ?

Sand, Monsieur Sylvestre