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Qu’est-ce qu’une interjection ? Définition · exemples · origine
interjection

Publié le 07/02/2025
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Définition

Un simple mot peut parfois exprimer mille émotions. C’est là toute la magie de l’interjection, ce mot-phrase (féminin) qui jaillit spontanément de nos lèvres pour traduire nos émotions les plus vives. Comme un pont entre les cœurs, elle établit un contact direct avec notre interlocuteur. Sa force ? Elle se suffit à elle-même, propulsée par un point d’exclamation qui lui donne toute sa puissance.

Imaginez un instant un langage sans interjections. Impossible ! Ces petits mots sont les gardiens de nos émotions les plus spontanées. Tels des éclairs dans la nuit, ils illuminent notre discours de joie (Hourra !), le ponctuent de surprise (Ah !), l’imprègnent de douleur (Aïe !) ou le teintent de dégoût (Beurk !).

Types d’interjections

Tel un peintre avec sa palette de couleurs, la langue française dispose de différentes familles d’interjections pour exprimer toute la gamme des émotions humaines.

1. Les onomatopées

Ces petits génies de l’imitation donnent vie aux sons qui nous entourent :

  • Boum – Le fracas d’une chute ou l’écho d’une explosion
  • Atchoum – La signature sonore d’un éternuement bien senti
  • Miaou – La douce complainte de nos amis félins

2. Les interjections émotives

Véritables miroirs de l’âme, elles traduisent nos émotions à l’état brut :

  • Oh ! – Cette exclamation qui nous échappe face à l’inattendu
  • Ah ! – L’expression universelle de nos surprises et de nos joies
  • Hélas ! – Le soupir mélancolique de nos regrets

3. Les jurons et exclamations

Ces témoins de notre histoire linguistique portent en eux des siècles d’évolution :

  • Parbleu ! – Jadis “par Dieu”, aujourd’hui adouci par le temps
  • Sacrebleu ! – Un euphémisme né de la pudeur religieuse
  • Zut ! – L’expression policée de notre contrariété

Exemples tirés de la littérature

Les grands auteurs l’ont bien compris : une interjection bien placée vaut parfois mieux qu’un long discours.

« Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! »
– Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1897)

« Hélas ! que j’en ai vu mourir de jeunes filles ! »
– Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

« Oh ! comme elle était belle ! Et comme il l’avait aimée ! »
– Guy de Maupassant, Une Vie (1883)

Origine et étymologie

Derrière chaque mot se cache une histoire. Celle de l’interjection prend racine dans le latin “interjectio“, littéralement “action d’intercaler”. Ce terme, né du mariage entre “inter” (entre) et “jacere” (jeter), a fait son entrée dans la langue française au XIIIe siècle, comme le révèle le minutieux travail d’Alain Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française.

Usage dans la langue française moderne

Les interjections sont comme le sel de notre langue : elles rehaussent nos expressions dans de nombreux contextes :

  • Elles ponctuent nos conversations quotidiennes d’émotions sincères
  • Elles donnent vie aux bulles de nos bandes dessinées préférées
  • Elles insufflent de l’authenticité aux dialogues de théâtre et de roman
  • Elles captivent les jeunes lecteurs dans la littérature enfantine

Dans l’univers de la BD francophone, certaines interjections sont devenues légendaires. Qui n’a jamais souri en lisant les “Tonnerre de Brest !” du truculent Capitaine Haddock dans Les Aventures de Tintin ?

Sources consultées

  • Grevisse, Maurice. Le Bon Usage
  • Riegel, Martin et al. Grammaire méthodique du français