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L’ironie : dĂ©finition & exemples 📚

Publié le 08/03/2023 (m.à.j* le 28/08/2024)
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DĂ©finition

L’ironie (du grec eirĂŽneiaÎ”áŒ°ÏÏ‰ÎœÎ”ÎŻÎ± « interroger en feignant l’ignorance » ou « feinte dans la maniĂšre d’agir ») a plusieurs sens, mais dĂ©signe dans la langue de tous les jours le fait de dire le contraire de ce que l’on veut faire comprendre, tout en faisant comprendre Ă  son auditoire que l’on dit le contraire de ce que l’on pense. L’ironie n’est pas de l’hypocrisie : on ne cache pas sa pensĂ©e, on l’exprime par une voie dĂ©tournĂ©e pour lui donner plus de force. On fait souvent comprendre que l’on est ironique par un sourire, par un regard malicieux ou par un ton sarcastique ou railleur. Ainsi, si je vois un tableau trĂšs laid, et que je dis « elle est superbe, cette Ɠuvre » Ă  un compagnon qui le regarde avec le mĂȘme dĂ©pit, je fais lĂ  de l’ironie. Cela me permet d’amuser mon compagnon, de donner plus de force Ă  ma moquerie, de teinter de badinerie une visite dĂ©cevante, etc. L’ironie peut aussi servir Ă  soulager son cƓur par l’humour. Si l’on est payĂ© une somme dĂ©risoire pour un travail, demander Ă  ses collĂšgues « que va-t-on faire de telles sommes ? » peut ĂȘtre une façon de plaisanter face devant la duretĂ© du sort. Le sarcasme est une forme d’ironie.

Formes

Ironie et antiphrase

L’ironie produit ce que l’on nomme des antiphrases. Une antiphrase est une figure de style qui se caractĂ©rise par le fait d’écrire le contraire de ce que l’on pense. L’ironie est le concept, la notion, l’antiphrase est la figure de rhĂ©torique. Voltaire (1694 – 1778) incarne, en France, l’attitude ironique face Ă  la vie, et surtout face aux pouvoirs tutĂ©laires, politique et religieux, afin de mieux les critiquer. On imagine volontiers Voltaire avec un sourire, symbole de son ironie. La litote et l’hyperbole peuvent aussi permettre d’ironiser.

En philosophie

En philosophie, la notion d’ironie est associĂ©e Ă  Socrate (470 – 399 av. J.-C.). Elle renvoie Ă  l’attitude volontiers lĂ©gĂšre de Socrate dans les dialogues de Platon, qui n’hĂ©site pas Ă  feindre l’ignorance et la naĂŻvetĂ© (« ce que je sais, c’est que je ne sais rien ») afin de pousser son interlocuteur Ă  dĂ©voiler ses opinions, afin d’attaquer ensuite cette opinion et ses erreurs pour avancer vers le dĂ©voilement de la vĂ©ritĂ©. L’ironie est alors un instrument qui sert Ă  dĂ©chirer le voile des fausses rĂ©alitĂ©s.

Ironie du sort

L’ironie du sort dĂ©signe dĂ©signe un malheur ou un dĂ©sagrĂ©ment qui semble ĂȘtre survenu par une volontĂ© qui sembler s’acharner contre soi, comme si un malin gĂ©nie se raillait de nous. On dit usuellement que l’on  « goĂ»te Ă  l’ironie » d’une situation oĂč le hasard a bien fait les choses au dĂ©triment de quelqu’un que l’on n’aime pas.

Ironie dramatique

L’ironie dramatique consiste à accentuer la tension dans l’esprit d’un spectateur ou d’un lecteur en lui donnant une information dont un ou des personnages ne disposent pas, et qui peuvent courir à leur perte à cause de cette ignorance.

Le point

Un point d’ironie, « âžź », a Ă©tĂ© promu par l’écrivain Alcanter de Brahm (1868 – 1942) pour indiquer aux lecteurs quels passages sont ironiques, mais il n’est presque jamais employĂ©. Sur les rĂ©seaux sociaux, l’ironie n’est souvent pas comprise par les individus.