« Naturiste » et « nudiste » sont des paronymes. Ces termes ont des prononciations et des sens proches, et employés dans la langue de tous les jours comme synonymes, ce qui peut prêter à confusion.
Nature et nudiste : des synonymes
En effet, ils désignent tous deux, le plus souvent, des personnes qui aiment vivre nu, ou pratiquer nues des activités, à l’intérieur ou en plein air, par simple goût, par loisir ou par idéal philosophique. Nudiste est d’ailleurs formé sur le latin nudus, « nu ». La majorité des locuteurs emploient ces termes de manière indifférente. Cependant, les personnes ayant ce mode de vie ou ce loisir, et les organisations qui rassemblent celles qui le partagent, tendent plutôt à se désigner comme « naturistes ». En France, il existe ainsi une Fédération française de naturiste ou une Fédération des espaces naturistes. En Belgique, il y une Fédération belge de naturisme, de même au Québec, etc.
La portée plus large de naturiste
Le terme « naturiste » a une portée philosophique plus grande celui de « nudiste », qui est est à quant à lui plus transparent (il renvoie directement au « nu »). Il est plus valorisant. Se dire « naturiste » sous-entend en effet qu’en vivant nu, notamment en plein air, on cherche à suivre un mode de vie plus conforme aux prescriptions de la nature pour améliorer l’hygiène de son corps et de son esprit. En revenant à la nudité originelle de l’être humain, le naturiste se rapproche de la « nature de son être » : si l’être humain est originellement nu, c’est que cet état est peut-être meilleur pour lui. La nudité permettrait aussi d’avoir des rapports plus naturels aux autres.
Le naturisme est souvent confondu, à tort, avec le nudisme. En effet, on parle souvent de « plages naturistes » en lieu et place de « plages nudistes ». Si le nudisme est effectivement relatif au fait de vivre nu, il se pratique sans approche philosophique de rapport à l’autre ou à la nature. Quand n’importe qui peut se dévêtir (chez soi ou dans des espaces dédiés), tout le monde ne le fait pas dans le but de vivre en harmonie parfaite avec le monde qui l’entoure. Entre ces deux notions, la confusion est permise. Un naturiste n’ira pas se vexer si, sans discussion préalable, il se voit être qualifié de nudiste.
Ce terme « naturiste » qualifiait d’ailleurs à la fin du XIXe siècle, avant de s’appliquer à ce mode de vie ou à ce loisir, à une pratique de la médecine qui avait foi en la puissance curatrice de la nature, plus concrètement dans le contact avec l’eau et l’air frais, qui stimulerait efficacement le système immunitaire du corps.
Le glissement sémantique se fait dans l’entre-deux-guerres, avec la diffusion du naturisme/nudisme. Il est à noter que le nudisme/naturisme ne peut être pratiqué que dans des espaces dédiés, au risque d’être assimilé à de l’exhibition sexuelle (article 222-32 du Code pénal).
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