La réponse
On écrit : un tant soit peu.
Pourquoi l’orthographe est-elle « un tant soit peu » ?
En effet, cette locution adverbiale signifie « en très petite quantité », « presque rien », « un tantinet ». Il ne serait donc pas logique d’utiliser le nom « temps » à la place de l’adverbe « tant » qui permet de désigner une quantité.
En outre, on utilise le verbe « être » et non pas le pronom réfléchi « soi ». L’article « un » peut être supprimé.
Cette locution peut avoir une dimension ironique : un tant soit peu permet des tournures de phrases euphémiques. Elle est relevée pour la première fois dans la 7e édition du Dictionnaire de l’Académie française (1878) à l’article « peu ». Si l’on se fie aux résultats donnés par Gallica, elle est entrée en usage au XVIIIe siècle. Cependant, l’expression « noyau » tant soit peu est beaucoup plus ancienne (XIV selon le Dictionnaire historique de la langue française).
Exemples
- Tu dois être un tant soit peu intéressé par la finance si tu veux travailler dans notre entreprise !
En noble homme qu’il était, il ne haïssait pas le bon vin, et cela l’avait un tant soit peu prédisposé aux coups de sang.
-> En noble homme qu’il était, il ne haïssait pas le bon vin, et cela l’avait un petit peu prédisposé aux coups de sang.
J’avoue qu’on lui avait fait tort, et que si elle était un tant soit peu plus petite, elle était beaucoup mieux faite, d’un esprit plus doux et plus raisonnable.
-> J’avoue qu’on lui avait fait tort, et que si elle était un tantinet plus petite, elle était beaucoup mieux faite, d’un esprit plus doux et plus raisonnable.
Mais voyons, si elle avait aimé tant soit peu son mari, pourrait-elle supporter avec ce flegme de se trouver dans le même salon que la femme dont il a été l’amant éperdu pendant tant d’années ?
Le « soit » n’est-il pas plutôt considéré comme un adverbe dans cette expression ?
En tous cas, un tant soit peu et qui qu’l en soit la beauté et l’èlegance du language honore l’orateur tout autant que l’ouie de ses interlocuteurs!